Planitude d’un savon (2016)
Sous la commande du sculpteur, le photographe s’efforce de chercher « le côté le plus évocateur de la sculpture »[1] à travers les différents dispositifs photographiques. Par exemple, la ronde-bosse, c’est-à-dire la sculpture qui repose sur un socle et permet de multiplier les points de vue, contrairement aux haut-reliefs et aux bas-reliefs, et qui peut être mal interprétée par le photographe, même si celui-ci privilégie les vue de trois-quarts, plutôt que les vues de face ou de profil, en adoptant une « position intermédiaire »[2] afin de souligner les volumes. Sans songer à l’esthétique photographique, une photographie réalisée selon l’avis du sculpteur reste aplatie, sans sensation de relief ou de matérialité.
Mon étude est partie de savoir comment percevoir et concevoir une photographie « sculpturale » qui se rapporte à la sculpture, sans pour autant récupérer l’ensemble de ses codes habituels (la pose, le mouvement, le socle, la draperie, le geste mythologique, etc.). Est-il envisageable de concevoir une telle photographie si une photographie est dénuée d’intentions et de conceptions volontairement liées à une esthétique de la sculpture ? Comment contribue-t-elle à la création d’une image « sculpturale » ?
Au lieu de photographier sur les répétitions visuelles de motifs identiques en fabriquant en série, mon travail se concentre sur un seul objet comme un savon usé aux perceptions multiples tel un cube à 6 faces. Le rapport à « la frontalité » et à « la netteté » en s’appuyant précisément sur certains codes relatifs à une forme d’exactitude, notamment en héritant de la Nouvelle Objectivité allemande, mène l’objet photographié vers un au-delà de la simple retranscription imagée d’une forme et d’une apparence. En cela, la manière de photographier cet objet anodin en utilisant une chambre 4x5 inches permet aux spectateurs de confronter la surface plane d’un morceau de savon à des matériaux du bois ou de pierre, en donnant l’impression comme si on voyait la répétition de la forme d'un même motif sous un angle nouveau, de façon neutre et documentaire.
[1] MASON, Rainer Michael, PINET, Hélène, WÖLFFLIN, Heinrich, Pygmalion photographe: la sculpture devant la caméra, 1844-1936, Genève, éd. Musée d'art et d'histoire, 1985, p. 137.
[2] Ibid.
비누의 평면도에 관한 연구 (2016)
< 비누의 평면도에 관한 연구>는 오래된 비누 조각을 분석, 해체하고 여러 각도에서 관찰된 그 단면을 6점 의 시퀀스 사진 (Séquence photographique)으로 재구성하였다. 이 연구는 2차원의 평면인 사진 매체를 통해서 전통적인 조각의 개념을 재해석하고 그 범주의 확장 가능성을 모색하기 위함이다.
3차원의 조각 작품을 감상할 때 인간의 인식의 제약이 뒤따르기 마련이다. 관람자는 다양한 각도에서 작품을 감 상할 때 마다 다른 형태의 3차원적인 형태와 대면하게 되기 때문이다. 감상하는 각도에 따라 달리보이는 조각 작 품을 한 위치에서 모두 볼 수 있을까? < 비누의 평면도에 관한 연구>는 1점 원근 시점에서 벗어난 동시적 시 각(Simultaneous Vision ; 여러 각도에서 대상을 바라보고 그것을 단일한 이미지속에 융해한다는 의미로 입체 주의 회화에서 유래)을 통해 하나의 고정된 ‘관찰 시점’에서 작품 보기를 시도한다.
‘정면성(frontalité)’, ‘다중성 (Multples)’, ‘조합(Assemblages)’, 시간성(Temporalité)이라는 사진적 조형 언어로 ‘조각’과 ‘사진’의 경계를 넘나드는 이 작업은 조각 작품에 대한 관람자의 인식과 해석방식에 자율성을 허락하며 시·공간적 경험을 제공한다.
촬영 : 4x5인치 대형 카메라